C’est normal, ce sont des enfants…

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Lundi, c’était la fin des vacances,  et la reprise de l’école.

A midi, j’ai récupéré mes enfants, bonnets bien vissés sur la tête. En arrivant à la maison, on lève le manteau et le bonnet, et effroi: UNE MEGA BOSSE sur le front d’Adam.

Les bosses, ça arrive…
Mais là, personne ne m’a appelé, ni personne ne m’a informé de sa bosse, quand je l’ai récupéré. Et il n’a même pas eu un glaçon pour éviter qu’elle grossisse.

Je sors mon attirail de super maman Arnica (granules et gel) . Et j’envoie une photo à cher et tendre pour qu’il voit la bosse d’Adam.

Je n’ai aucune information. Arthur et Adam me disent que c’est une fille qui l’a poussé, et qu’il est tombé sur un mûr.

Je prends rv avec le docteur, pour voir si tout va bien puisque son nez est enflé aussi. Notre dernière expérience « bobo » à l’hôpital pour Arthur nous a refroidi sur les Urgences.

A 13h30, je vais à l’école demander quelques informations, comme l’heure de la blessure, le lieu ou les circonstances. Et pas de réponse de la Directrice, qui est aussi leur maîtresse. Elle se souvient avoir consolé Adam mais « il allait bien ».

Cela fait donc 4 gros « bobos » depuis le début de l’année. Pas un, pas deux, pas trois, non quatre.
Et cela va crescendo. Une bosse, un coquard, et des points et une grosse bosse. 

Durant la conversation la maîtresse, m’a dit : « c’est normal, ce sont des enfants », ou encore « ce sont des garçons ».  

Je suis d’accord, ce sont des garçons, ils jouent et ce sont des enfants. Mais par 2 fois, aucune circonstance, aucune information, ou encore aucun détail  sur le comment du pourquoi.
Arthur s’est ouvert l’arcade « tout seul », et Adam s’est blessé peut être contre un radiateur à la bibliothèque, ou peut être pas… oui mais à quelle heure? Pas de réponse.

Pourquoi j’ai insisté sur l’heure?

Tout simplement, car une bosse, est un choc à la tête, un trauma cranien, qui doit être surveillé de 24 h à 48h. J’ai passé mon brevet de secourisme, je l’ai mîs à jour il y a 2 ans, et c’est la base pour tout choc, on note l’heure .

De plus, aucune déclaration n’a été faite, ni aucune information n’a été donnée. 

Imaginons, qu’un enfant tombe, mais que la bosse est cachée par les cheveux. Que dans la tête cela saigne. Que l’état de l’enfant se dégrade… imaginons l’insoutenable, que l’enfant meurt. Qui est responsable?  oui, parce que, comment prouver quoique ce soit, si aucune déclaration n’apparaît. Comment prévenir les médecins qui prennent en charge l’accident, si l’on a aucun élément. 

Par chance, ce n’est qu’une bosse. Certes pas la première et sûrement pas la dernière.  Rien de grave en soi.

Cependant, je confie mon enfant. La prunelle de mes yeux à des étrangers, des professionnels de la petite enfance et des enfants. Des gens formés et supposés sérieux.Et par quatre fois, mes enfants sont blessés.

Je suis en colère. Je suis en colère, car non, ce n’est pas NORMAL. Je suis en colère, car NON on ne banalise pas une blessure.  Je suis en colère, car non, le manque de surveillance, ne repose pas sur la responsabilité des enfants. ‘ » CE SONT DES ENFANTS » n’est pas une excuse, au contraire, ce ne sont QUE des enfants. On se doit de les faire  évoluer dans un environnement sécure et protégé. La prochaine blessure, sera laquelle? un bras cassé, une jambe dans le plâtre?

Donc avec Cher et tendre, nous avons décidé de les retirer de là. Parce que comment être tranquille au travail ou chez soi, en songeant que les enfants ne seront pas surveillés correctement.
Comment accepter, le « a l’avenir, nous ferons plus attention à Arthur et Adam ». Cela veut dire que ce n’était pas le cas avant?

Je ne sais pas ce que  nous allons faire. L’instruction en famille, est une solution temporaire. Une chose est certaine, c’est que la vie de nos enfants, leur sécurité est pour nous plus importante. Et que le choix, de les retirer est sans doute le meilleur.

On ne banalise pas les blessures. On ne banalise pas la douleur. Et non ce n’est pas parce que ce sont des enfants ,qu’ils doivent se blesser et avoir mal sous la surveillance d’adultes. Les blessures ça arrive. Mais si souvent, non, ce n’est pas « normal »!
 

4 commentaires
  1. Vinie dit

    Je pense que j'aurai pété un câble dès la 2ème ou 3ème blessure…

  2. Sarah Dahmani dit

    J'ai vécu la même situation avec mon fils bagarre à l'école bleu bosse et la maîtrise qui nous répond de c'est pas bien méchant et que c'est un jeu normal à leur age, il ne voulais plus y aller le matin et se nourrissait quasiment plus nous avons eu énormément de chance qu'une école privée nous le prenne en cours d'année

  3. ATH dit

    Je suis enseignante et malheureusement, même si nous surveillons énormément les élèves (comme n'importe quelle enseignante), il arrive que des enfants se blessent et que nous ne voyons pas. Parfois ils viennent nous le dire, donc nous les soignons (enfin soigner… Là seule chose qu'on puisse faire est de mettre de l'eau…). Parfois ils ne viennent pas nous voir et nous découvrons une bosse en même temps que les parents, lorsque nous les rendons le midi.

    Je ne minimise pas le problème. J'ai moi même un élève qui se fait au moins une bosse par jour ; mais que faire ? Je ne peux pas l'interdire d'aller jouer, je ne peux pas rester derrière lui sans arrêt ; il ne vient jamais me dire quand il se fait mal, donc le plus souvent je vois les bosses, mais parfois je ne les vois pas et j'ai donc les parents qui viennent pratiquement "m'insulter" car je ne les ai pas appelé quand il se blesse…

    Nous faisons tout ce que nous pouvons pour assurer la sécurité de nos 30 élèves (oui car souvent, nous avons le droit à cette réflexion de la part des parents : "Avec moi, il ne se blesse jamais" ; c'est certain, moi aussi avec un seul ou deux enfants ils ne se blesseraient pratiquement jamais, mais nous avons en moyenne 30 élèves par classe et nous sommes seuls (parfois deux avec l'atsem), les enfants ça bouge beaucoup tout le monde le sait. A la récréation, c'est plus de 150 élèves que je dois surveiller avec ma collègue. Nous surveillons énormément… Malheureusement nous ne pouvons pas être derrière tous les enfants…

  4. ATH dit

    (Oups, la fin de mon message ne s'est pas envoyé !)

    As-tu essayé de prendre rendez-vous avec la maîtresse ? Mais un vrai rendez-vous, pas seulement à la porte (c'est toujours difficile de poser les choses lorsqu'on discute à la porte, il faut gérer le départ des autres enfants, gérer les autres parents qui veulent nous parler). Pour lui expliquer ton inquiétude concernant ces bosses à répétition ?

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