De la souffrance émotionnelle, à la résilience , il n’y a qu’un pas …

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Vendredi dernier, j’ai eu un rendez vous dans une nouvelle maternité à Bordeaux. Maternité de niveau 2, avec plateau de réanimation etc… Une maternité, qui aurait pu m’accueillir, et accueillir en toute bienveillance notre petit quatrième surprise.
J’étais folle d’espoir.
J’y croyais dur comme fer. Je ne voulais absolument penser que ce ne serait pas possible.

Ce rendez vous et ce premier entretien, s’est terminé avec des larmes. Des larmes jusqu’au soir, qui ne voulaient plus s’arrêter de couler. Les mots prononcés ont été difficiles.
Difficiles à accepter et à entendre.
Le médecin qui m’a reçu toujours sur un ton égal à la limite de la douceur, a eu des mots qui ont réveillé mes maux et souffrances de ma dernière césarienne. Et ne m’a pas rassurée sur le suivi, ou l’accompagnement, ni sur l’issue ou non dans la maternité de ma grossesse. En gros , je peux être envoyée à tout moment dans la maternité où je ne veux absolument pas accoucher. Dans le CHU, inhumain où Apolline a fait son entrée dans la vie. Où nous avons été si mal traité.

J’ai compris lors de cet entretien que de toute façon, ce n’était pas la peine de continuer à me
voiler la face.
Être diabétique, obèse et enceinte, qui plus est d’un quatrième, c’est une hérésie, un non sens, une folie.

Ma folie je l’accepte. J’accepte les conséquences. Je suis adulte. Je suis une grande fille. Je ne suis pas une jeune primi qui ne sait pas où elle s’embarque. J’ai vécu 3 grossesses difficiles, et 3 naissances différentes. Et pourtant, ce petit bout de femme, ce médecin, de 10 ans ma cadette,  a su me remuer comme jamais. Je n’avais pas versé autant de larmes depuis mon séjour.
Les mots durs en sens m’ont percuté d’un coup sec.
J’ai donc pris la décision de ne pas être suivie là bas.
De toute façon, la confiance été perdue dès que certaines paroles peu empathiques ont été prononcées. 
J’ai mis un mouchoir sur ma peur, mon angoisse et ma colère, pour me résigner à devoir aller au CHU Pellegrin. Y faire naître mon enfant. Souffrir et le voir souffrir . Subir et pleurer encore après.

Je me prépare donc,à donner à mon futur médecin, que j’ai choisi plus âgé ne voulant pas de trentenaire odieuse et sans bienveillance, qui sait tout sur le diabète  ou qui n’écoute pas,
un projet de grossesse et un projet de naissance.
Un projet de grossesse, qui se devra être le suivi de madame tout le monde. Avec un minimum d’examens ou de prises de sang. Un projet de grossesse, sans chantage, sans menaces, sans agressivité et sans jugement.  Et surtout sans jugement !  Parce que franchement, j’ai donné ici à Bordeaux. Comme si tous les médecins étaient fait dans le même moule, où on apprend à ne surtout pas
être empathique et respectueux du passé des patients, ou même respecter leurs choix.

Je ne la vois pas avant le mois de mai. 2 mois sans suivi, car il  n’y avait pas de place. 2 mois  finalement qui vont me permettre de me préparer psychologiquement à devoir justifier mes glycémies, les kilos pris que je ne maîtrise pas, les écho supplémentaires que je ne ferai pas, et surtout à affirmer ma position de future maman, qui souhaite qu’on lui foute la paix. Parce qu’en vrai, j’en ai soupé des grossesses patho, qui ne le sont que de nom, ou des suivis foireux. Pour Apolline, j’avais déjà mis une distance avec ce type de suivi. Pas par choix, mais juste par difficulté de trouver un médecin à plus de 7 mois de grossesse qui veuille me suivre. Alors là, je décide !

De ma souffrance émotionnelle à la résilience, il n’y a qu’un pas. Un sacré pas. Un immense pas.
Et ce pas, a été difficile à faire. Mais je l’ai fait !  Et mon homme est rassuré.

Je sais ce qui m’attend, je sais ce que je pourrai subir, et je le refuse. Mais je le sais et je saurai le dénoncer .
Je pense que cette résilience, va avec la sécurité et surtout l’absence d’alternative au suivi que je pourrais avoir ailleurs.
 Je suis réaliste, faire 200 km une fois par mois, jusqu’à la fin de ma grossesse ce n’est pas possible. Je ne peux pas non plus l’imposer à mon mari ou à mes enfants. Et je sais d’expérience que les contractions arrivent vers les 24/26 semaines et qu’il me faut éviter la voiture .

Alors je me résigne à contre coeur, la peur au ventre, l’angoisse et l’incertitude de devoir pleurer encore et encore. En priant pour que pour cette fois, je puisse échapper à la violence obstétricale..

J’ai fait un choix de raison, qui en vrai s’impose à moi sans que je puisse y faire quoique ce soit.
Ce choix n’est pas MON choix, je n’ai pas envie de me battre pour trouver le lieu où de toute façon, je ne pourrais pas accoucher, où les risques de transfert de l’enfant seront plus important voir à 100%. J’ai perdu l’espoir de pouvoir mettre au monde mon enfant, dans un lieu bienveillant.

Je peux travailler sur moi, et arriver à accepter ce que je m’étais jurée de ne jamais revivre, de ne jamais y retourner.  Mais il ne faut pas dire « fontaine, je ne boirai jamais de ton eau »…


 Image gratuite ici

1 commentaire
  1. Madame Bobette dit

    Un choix parfois difficile…
    Je te souhaite de ne pas retomber sur les mêmes équipes ou qu'une révolution des pratiques ait lieu entre temps!
    Bon courage pour la suite de la grossesse!

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