A toi Madame Mère Parfaite de chez Action.

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Chère Madame Mère Parfaite.

Tu vois, cela commence bien , je ne t’insulte pas. Je te respecte. Je suis « bien élevée ». 

Tu es arrivée  en caisse après nous,  déçue de ne pas aller assez vite, pour passer devant nous.  Nous famille « nombreuse » et avec beaucoup de choses dans nos paniers.
Tu as donc attendu ton tour,  quand nous déposions nos achats sur le tapis de caisse.
Du coin de l’oeil, je t’ai vu pester, souffler et montrer des signes d’impatience.
Parce que oui, on a pris notre temps.
Le samedi, en famille, on prend notre temps et on profite.

Tu as fait tomber, le « pschitt » que je destine à mes plantes, après notre future peinture préhistorique, avec les enfants, en mettant tes affaires.
Tu l’as vu tomber, et tu n’as pas amorcé un seul geste pour ramasser, mon « pschitt ».
Mon fils Arthur, en le ramassant,  t’as donc dit

« Eh Madame, tu dois faire attention, tu as fait tomber ça ». 

Sans aucune méchanceté, ni aucune vulgarité, et surtout sans lever le ton.
Mais en te tutoyant.  SACRILÈGE !!!

Tu as pincé tes lèvres, et levé les yeux au ciel pour montrer ta désapprobation.  J’ai détesté cette attitude grotesque, et inappropriée.

J’étais en train de ranger ou plutôt jeter au fond de mon sac mes achats, et j’ai fait un sourire à la caissière, qui avait observé la scène, surprise elle aussi,  en disant ou plutôt ironisant (mea culpa) :
« avec un sourire, ça va mieux ».

Parce que oui, mon fils, ne sait pas lire sur le visage des gens, et encore moins quand on lève les yeux au ciel ( alors que je lui apprends à ne pas le faire).  Mais par contre, il a ramassé, ce que toi tu as fait tomber.

Quand, tu t’es permise de me dire  à haute voix, mon fils était « mal élevé « .
Sans aucune autre manière ou formalité.
Je t’ai regardé droit dans les yeux, pour voir si tu faisais de l’humour, ou si tu étais sérieuse.
On ne sait jamais …

J’ai continué à sourire, et je t’ai répondu « il est petit »,  pour dire autre chose, que le
« pauvre conne, t’aurais pu faire attention, et ramasser mon « pschitt », que TU as fait tomber« .
J’ai préféré garder ces mots pour moi.

Et toi,  avec un aplomb et d’une certitude absolue, tu m’as répondu, que tu étais :
« maman aussi d’un enfant de 16 mois », plus poli que mon fils, parce que tu lui apprends 
« la politesse ». 

Le   » pardon grognasse », m’a effleuré  les lèvres. A Marseille, il serait sorti cash. Ici, va savoir, je prends des gants et je me la joue grande dame …
Le « t’en as qu’un pouffiasse,  il n’a QUE 16 mois et tu juges mon fils » a été de justesse arrêté.

Parce que pour le coup, je suis bien élevée, et respectueuse d’autrui, et surtout ton fils n’a rien à voir avec la situation et tes mots.

J’ai regardé la caissière, j’ai vu  dans ses yeux, qu’elle avait peur que cela dégénère.  J’ai eu l’impression de respirer comme un dragon prêt à cracher des flammes.
Mais en vrai, je ne devais plus respirer du tout.
Elle a répété à 3  reprises rapidement, que j’en avais pour 56 euros.
Et moi machinalement, j’ai inséré ma carte bleue, tapé le code, et récupéré mon ticket.
Sans te quitter des yeux.

Un vrai duel de « gringos » dans un vieux Western la musique en moins .
(je la rajoute, juste parce que je l’aime)

Je t’ai répondu, avec mon plus beau sourire :
« mais bien sûr, VOUS  êtes une mère parfaite ».  

Parce qu’en vrai, là t’avais juste envie de te faire mousser, toi la « mère parfaite », qui élève bien ton enfant. Tu voulais juste que je te demande ta recette magique.
Ou peut être, que je te supplie d’élever les miens…
Peut être même,  voulez-tu que je te dise « veuillez l’excuser » ou pire, que je reprenne Arthur, en lui disant  :« excuse-toi auprès de la dame, tu n’aurais pas dû la  tutoyer ».
J’imagine combien tu aurais gloussé de plaisir malsain.

Crois-tu une seule seconde, que ta perfection de  primi  connaissant « tout » à ton age ,
(tu devais avoir mon age),   m’a éclaboussé?
Oh non, car tu vois en six ans, des comme toi, j’en ai vu. Mais jamais pour un « tutoiement ».
Tutoyer pour un enfant de SIX ANS, ce n’est pas être mal éduqué. Et mon fils, dysphasique, a fait une phrase plutôt bien tournée…
Mais ça, tu n’as pas pu le voir, ou même comprendre, combien un enfant avec des difficultés d’élocution a pu faire un gros gros effort pour te montrer ton impolitesse à toi, de ne pas avoir ramassé un objet que tu as fait tomber. 

J’ai pris mon fils par la main qui n’a pas compris pourquoi, tu as réagi ainsi.
J’ai mis mon sac sous le bras, pris mon autre fils par la main.
J’ai dit à mon mari  qui avait Apolline dans les bras : »on y va »…
Et me suis dirigée vers la porte, toujours avec mon PLUS BEAU sourire…

Mais si tu savais, combien, j’aurai aimé te dire le fond de ma pensée.
Parce que non, mon fils, en te rappelant de « faire attention, » t’as aussi rappelé/appris, qu’un enfant  sait aussi analyser une situation. La situation était simple.
Je lui « apprends »,  que, lorsqu’on fait tomber quelque chose, on le ramasse…
Il a ramassé mon « pschitt » que toi, tu avais fait tomber.

Non, tu vois, un enfant de 6 ans n’a rien à voir avec un enfant de 16 mois.
Mais  Madame Parfaite, sache que parfois la réalité, c’est autre chose quand ils grandissent…

Et que mon fils, n’est absolument pas « mal élevé ».
Quand bien même, il le serait, en vérité, TU aurais dû me dire ,  « vous éduquez mal votre enfant », à MOI !
Car « JE » suis responsable de lui et de l’éducation que je lui distille.
Je n’élève pas mon enfant, comme on dresse un chien.  Ce n’est pas ma façon de voir l’éducation.

Alors à toi Madame Mère Parfaite, qui éduque « si bien » ton enfant, qui vouvoie déjà les « grandes personnes ». (Que tu dis bien sur, car ton fils, n’était pas là).
Je te souhaite du fond du coeur, bon courage, pour « bien l’élever »…
Et je lui souhaite aussi « bon courage », car avec une mère aussi peu « patiente et « bienveillante », le pauvre, il est vraiment mal barré !!!

Tu vois, juste un article pour toi, Madame Mère Parfaite, de samedi 6 octobre, en caisse à 16 heures, dans le magasin ACTION de Saint André de Cubzac.

Ce n’est pas qu’une histoire de « pschitt » tombé à terre. C’est juste l’exemple de la violence de la communication non verbale  et verbale que certaines personnes peuvent avoir fasse à des enfants.
Et de l’impact que cela peut avoir sur nos enfants. 

Dans la voiture, Arthur  a cherché à comprendre ce qu’il avait fait. OR, il n’a rien fait. 



5 commentaires
  1. Isabelle d'EzEvEl dit

    Elle est excellente ta réponse, même si ça démange de dire "espèce de connasse" le mépris est parfois bien plus blessant 😉

    1. Anonyme dit

      Ah mais ça m'a vraiment effleuré les lèvres. J'avais une colère froide. Parce que cela peut arriver qu'ils bousculent sans s'excuser, ou qu'ils fassent des bêtises, mais là… bref …

  2. Rachel Nages dit

    Je crois que je n'aurais pas eu ta patience … Je l'aurais sûrement giflée ou pire 😂… #JeSuisPasLoinDeMarseille 😁😂

    1. Anonyme dit

      la gifler et finir avec un procès non merci !!! mais je ne sais pas d'où me sort cette patience… peut être d'avoir dû réapprendre à vivre, et la patience pour les petites choses du quotidien…

  3. Petites Marionnettes dit

    Mais comment as-tu fait pour rester calme?! Bravo, c'est la meilleure réponse, que j'aurais eu du mal à sortir… Bises à ton fils!
    Marion

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