BAD NOEL 6: Le repas de Noël

Le Réveillon de Noël, c’est un vrai casse tête . Presque autant que celui de la Saint Sylvestre. En réalité, on pense tous à ce repas, dès la rentrée de septembre. C’est la dernière ligne droite de l’année, et elle doit se terminer en beauté.

Plus les mois passent, plus on espère « ne pas recevoir ». Être invité. Pour n’avoir, que les pieds à glisser sous la table, après deux apéritifs et trop de petits canapés briochés.

NE RIEN FAIRE !

Surtout pas les courses, la table, la décoration, le service, la cuisine  et surtout pas la vaisselle avant et après.

Pas de chance si, c’est toi qui invite le 24 et le 25, car tu te retrouveras avec toute liste à réaliser . Tout en travaillant jusqu’au 24 à 18h, en gérant les mouflets, qui sont en vacances, en prévoyant d’ aller faire son petit tour à la maison de retraite voir tonton Hugues, à passer faire la bise à mémé Louisette, et surtout en n’oubliant pas de terminer d’emballer les cadeaux.

Imaginons les plats de la future  table, tels que le Foie Gras (le vrai hein, pas le végan), ou encore les huîtres (du Bassin d’Arcachon
bien sûr), chapon, dinde aux marrons , noix de Saint Jacques, et
autre
mets bien gras, bien lourds à  digérer et surtout bien long à préparer.

Et d’un clin d’oeil, faisons un petit retour en arrière de la poignée d’heures qu’il  reste avant la sonnerie de la porte. Ou, on accueillera le premier convive. Ce moment, où l’on fait les courses. Où l’on se transforme en SuperWoman …

Le
supermarché est noir de monde, caddies contre caddies,  les rayons pris d’assaut par devant, par
derrière,  sur les côtés, pour attraper, une plaquette de beurre, un morceau de gruyère
ou encore une salade verte…
Faut aller chercher le Foie Gras commandé au rayon boucherie, où la queue interminable derrière Mémé Lucette qui veut ses andouillettes et son boudin blanc.
Les
huîtres  sont dans l’allée centrale (ou presque), sous la climatisation ou
chauffage qui survivront jusqu’au soir du réveillon ventilées encore par
le frigo . 
Les chocolats tels de montagnes, qui finiront à -50%
le lendemain du 1er Janvier et qui ont été produit durant l’été, pendant
que l’on se dorait la pilule sous les cocotiers.
Le rayon décoration de table, véritable zone de guérilla, où nappes, serviettes, paillettes, décorations, et plats de
services viendront faire une jolie table. C’est tellement plus jolie une
table qui brille  …

Observer incrédule, cette foule étouffante se battre, pour des petits canapés , Rois de l’éternelle tartinade  de tarama et oeufs de lump.Ou encore, se ruant sur la couronne des
rois, qui
remplacera cette année la bûche (crise du beurre oblige).
Couronne déjà en rayon depuis
mi-novembre.

 Les prix qui iront crescendo, jusqu’à te
faire sortir ta carte bleue déjà bien amochée par les cadeaux, d’une
main tremblante, en imaginant les yeux larmoyants de ton banquier.
Qui
fera sans aucun doute, une crise cardiaque avant le 31 décembre.

Et après, une heure de patience à la caisse, telle la fière amazone chevauchant triomphalement son destrier, rentrant chez elle pour commencer à préparer. Il faudra tout déballer, et enfiler son tablier. Tout en torchant minimus, en occupant les maximus et en déléguant à l’homme de la situation la difficile et périlleuse aventure de la table.

Et là, pire dans Top CHEF, le chrono tourne plus vite, encore plus vite…

Et avant, le dring final, lorsque la sonnette retentira, tu sortiras en courant de ta cuisine, pour passer rapidement une jolie tenue, in extremis. Les joues couvertes de blush dans la lumière douteuse de la salle de bain . Et un sourire tartiné de rouge sur les dents, accueillera le premier invité.
  
Combien de fois ai-je entendu la femme de mon père dire « cette année, pas chez nous ». Et combien de fois, ai-je vu mon père s’atteler à la cuisine, vrai passionné, parce que tout le monde avait dit cela. Et que faire un repas de famille pour 20 ou 30  ne lui faisait pas peur, et lui tenait bien plus au coeur qu’à son porte monnaie, sa fatigue, travaillant le 24 décembre bien souvent.  Combien de repas de Noël improvisé à la dernière minutes,  nous avons fait avec ma mère .

Il ne faut pas croire, que lorsqu’on est « invité » tout peut bien se passer.  Je ne parle pas du menu, de
la discussion foireuse de tonton Pierre amateur de chasse, ou encore du cousin Jacky riche comme Crésus  qui étale sa richesse sur fond de discussion politique.
Non, je parle des invitations déguisées comme de jolis bonbons, mais où le goût de poivre vient piquer la gorge à la fin du repas. Comme mauvaise surprise,  la douloureuse qui n’était pas prévue. Le repas, où on aura passé un bon moment, on se sera régalé . Pour qu’au finish la maîtresse de maison tende, la note à la fin du repas, comme l’eut fait un grand restaurant . D’un sourire allant d’une oreille à l’autre, suivi d’un » tout le monde participe »
L’impression d’avoir manger du pigeon, parce que toi, t’as des enfants et que d’autres pas, que toi t’as un emploi, d’autres pas, et que toi t’es bien  conne bête de ne pas avoir fait de même l’année dernière …

Toute ressemblance avec des faits ou une personne de ma connaissance serait fortuite (ou pas)…

S’il y a bien une chose que j’apprécie avec Cher et tendre, depuis qu’on a quitté Marseille,  c’est qu’on fait simple pour les fêtes. Sans stress, et surtout dans le calme, loin des supermarchés à l’heure de pointe. Cette année, on préfère manger un Steak- frites dans sa version » améliorée  » à Noël. Et surtout des huîtres  et du Foie gras du Sud Ouest toute l’année. Parce qu’au on est à côté du Bassin d’Arcachon et que ce serait un sacrilège. Parce qu’on sait où se procurer du bon Foie gras.

Faire simple, n’inviter personne car nous sommes trop loin de tous, c’est s’éviter toute cette cohue chronophage et épuisante de la préparation du repas de Noël .

On perd l’essentiel : la convivialité.
On veut absolument en mettre plein la vue, faire le meilleur menu digne d’un « Diner presque parfait ».
On oublie avec tout ce stress, l’âme même de Noël. La notion de partage, et la soirée des enfants.
On sera en famille, juste nous 5,  le 24 décembre, mais bon sang, que j’aimerai manger le chapon farcis de mon père … 

Papa si tu passes par là, viens je t’invite (mais c’est toi qui cuisine) … 

Je n’ai bien sur pas parlé du repas en tant que tel, ni de l’aspect religieux, et ni de l’ouverture des cadeaux …

 à suivre …

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