J’aurai 40 ans jusqu’à la fin de ma vie…

Marcel Pagnol a écrit dans La Gloire de mon père :

Ils étaient mon père et ma mère, de toute éternité, et pour toujours. L’âge de mon père, c’était vingt cinq ans de plus que moi, et ça n’a jamais changé. L’âge d’Augustine, c’était le mien, parce que ma mère, c’était moi, et ça n’a jamais changé.

Aujourd’hui, j’ai 41 ans. C’est mon anniversaire.

Mais 40 ans, C’est mon âge quand mon Augustin est né .

Je ne fête pas mon anniversaire, ni aujourd’hui, ni l’an prochain, ni plus jamais, parce que j’aurai 40 ans toute ma vie.

Alors je ne fête rien, parce qu’il n’y a rien à fêter.

La tristesse m’a submergé comme un tsunami ce matin, comme tous les 26 du mois depuis Sept mois . Elle m’a emporté avec sa vague de larmes . Elle m’emmène si loin sur cette mer salée, que je me laisse volontairement engloutir. Comme si cela me rapprochait de lui, comme si je pouvais le toucher une nouvelle fois, et bercer son corps froid pour le réchauffer …

Sept mois qu’il n’est pas là, sept mois, qu’il ne pleurs pas, qu’il ne ri pas, qu’il ne vit pas. Qu’il n’est pas dans mes bras.  Que mon coeur est froid, que ma vie est triste. 

Je suis morte avec lui, il y sept mois, j’avais quarante ans, et j’aurai cet âge toute ma vie, parce que je suis sa mère, qu’il était moi, et que cela ne changera jamais « de toute éternité et pour toujours »…