1 décembre

C’était le premier jour de décembre. Un jour comme les autres dans la cité Bel Air. Une cité HLM, où se côtoient, pauvres, travailleurs pauvres, classe moyenne, anciens fonctionnaires. Une vraie ville dans la ville, du haut de ses 6000 résidents, qui s’organise avec des noms de rue, des quartiers, des commerces , un stade de foot et même une école primaire.

Dans le Bat B23, on ne se connaissait pas vraiment. Quelques nouveaux locataires, au milieu d’irréductibles, qui se disaient « bonjour »rapidement lorsqu’ils se croisaient, ou « merci » quand on tenait la porte à un voisin. Tout le monde restait chez soi, et c’était bien comme ça !

L’immeuble n’était pas tout jeune. Construit dans les années soixante, un peu à l’écart des autres « grands »bâtiments, tout en haut d’une côte, où les 2 immeubles B23 ET C24 de quatre étages, formaient le « quartier ».

Un terrain vague , derrières les bâtiments, avec quelques arbres et un peu de verdure permettait aux enfants de jouer dehors seuls, surveillés par les mamans de leurs fenêtres. C’était le poumon du quartier, là où on sortait aussi les chiens en respirant l’air pur, ou presque. Là où les téméraires faisaient leur jogging, là où ici ou là des cabanes d’enfants était dissimulées par des branches, et tout ce qu’ils pouvaient trouver aussi pour leurs constructions et jeux.

L’immeuble avait eu quelques rénovations surtout ces dernières années, avec la pose de fenêtre pvc, et rénovation totale de la cité sur 2 ans. Et tout était déjà à refaire.

Les couloirs et la cage d’escaliers étaient vétustes, n’augurant rien de bon pour l’état des appartements à première vue. Tous étaient conçus de la même manière ou presque. Dès la porte d’entrée, une chambre à droite, un placard en face, une chambre à gauche, la salle d’eau et les wc, un grand salon/salle à manger, avec sa cuisine presque ouverte, , et pour certains , les plus « chanceux », deux autres chambres avec un placard commun.

C’ étaient des appartements dans une cité HLM des seventies, pas des chambres immenses dans un Hôtel Hilton de bobos chics et riches. Mais il faut l’avouer, ils étaient correct par rapport aux cages à lapins des grandes tours à l’entrée de la « résidence », ou T1 et T2 hébergeaient des familles entières, parfois jusqu’à 10 personnes.

En ce premier jour de Décembre, on pouvait commencer à voir des Pères Noël se pendre aux balcons, ou s’accrocher aux mats des paraboles. Certains avaient passé l’année là, et n’avaient plus vraiment de couleurs, mais qu’importe, la course à la décoration des balcons chez certains était lancée.

Mais pas dans le Bâtiment B23, qui restait sobre en toute saison.

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Derrière les portes des 12 appartements du B23, vivent des familles, qui pourraient être la votre ou la mienne. Des familles qui vont vivre un Noël un peu différent cette année. Où le sens du mot partage prendra sa source dans l’amitié et la fraternité, dans le quartier, où tout le monde s’ignore ou presque.