Deuil périnatal : La fête de « l’incomplète »

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Si, je n’avais pas d’enfants, il n’y aurait plus d’anniversaire ou de fête à souhaiter.C’est trop douloureux. Je serais sans nul doute, une personne aigrie et triste. Depuis trois ans, j’excelle dans l’art du paraître, je suis la reine du sourire forcé et du bonheur feint .

Hier, je n’avais encore qu’une seule envie, rester sous ma couette, et attendre que la journée soit passée. Attendre que la fête de « l’incomplète« , comme je le dis si bien, prenne fin .

Troisième fête des mères sans lui

La première fête des mères a été d’une violence extrême. J’en parlais ici :

J’ai occulté la seconde, nous étions en confinement, c’était facile, et je ne m’en souviens pas. Je ne m’en souviens pas, car je n’ai rien préparé ou fait préparer aux enfants. J’ai caché la date. Et elle est passée. J’ai été tellement soulagée. Pour tout avouer, j’étais au fond du trou, celui de la rechute d’un tsunami qui s’appelle « dépression ».

Cette année, Arthur ne jure que par le calendrier. Il regarde les dates, notes les informations dont il a besoin, et annonce le jour ou les fêtes qui viennent .

Impossible d’y échapper !

J’ai reçu un joli dessin , une plante, et des mots d’amour avec son « Bonne fête maman » . J’ai mis un sourire sur mon visage et j’ai dit Merci . J’étais heureuse, vraiment heureuse, comme la première fois où j’ai fêté cette fête grâce à lui. Cette « bonne fête maman » tellement attendue après huit ans de PMA.

Heureuse et triste à la fois…

L’égoïsme d’une maman incomplète

Mes enfants me comblent d’amour depuis leurs naissances, malgré tout, et envers et contre tout, je suis une MAMAN incomplète. Il me manquera toujours celui qui n’est pas là. Il me manquera ses câlins, ses dessins, ses bisous, ses « je t’aime », ses « bonne fête maman ».

Hier, je me suis occupée . J’ai évité de penser. J’ai jardiné à ne plus pouvoir marcher. La journée est passée !

J’ai été égoïste de faire une nouvelle fois « presque » semblant, hier, d’être heureuse. Je dis « presque », parce que c’est une habitude, et c’est ma réalité. Mais je ne culpabilise pas . Je ne culpabilise pas, car mes enfants ne voient plus la tristesse infinie dans mes yeux. Ils voient une maman qui va mieux. Et c’est le cadeau, que moi, je leur fait .

La fête des parents, quand on est endeuillé, est une épreuve chaque année. « On » m’avait dit que la douleur du coeur s’apaise. « On » ment. La douleur ne s’apaise pas, on apprend juste à vivre avec, et à supporter l’insupportable.

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