« Vous n’aurez jamais d’enfants »…

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« Vous n’aurez jamais d’enfants « …


Parce qu’il faut bien clôturer ce chapitre, et parce que j’ai besoin de passer à autre chose. Voici un petit
retour sur mon infertilité. 
Début 2002
avec mon mari (enfin mon futur mari), nous décidons  d’arrêter toute
contraception (et d’avoir un enfant « jeune ».  Nous étions encore
étudiants à Marseille. C’était pas le moment, mais nous étions d’accord.
En avril
2003, après une visite de contrôle et une échographie, confirmant des
« OPK »* et deux ou trois petites choses en rapport à l’endomètre , à
un ovaire perdu au fin fond du néant etc… 
 Le tout premier : « vous n’aurez pas d’enfants » a été  lâché
brutalement sans ménagement par ma gynécologue, sans explications ou
justifications.  Les  noms savants 
de ce que » j’avais », étaient posés sur le compte rendu de
l’échographie, qui m’ont suivi  pendant 8
ans. Ces noms savants qui expliquaient pourquoi je n’avais pas de cycle sans
pilule,  que le Duphaston ne fonctionnait
pas  pour donner un retour de règles
après les 15 jours de prises par exemple.
Des
traitements, il y en a eu beaucoup. Des médecins aussi. En fin octobre 2009 sur
Cahors, on me propose une coelioscopie pour faire le point, et voir ce que l’on
« pouvait »  encore me proposer
après. Coelio qui se fait normalement, réveil ok… On me retire les agrafes
avant de sortir, et là, j’ai commencé à avoir mal. Une boule s’était formée.
Mais c’était « normal » dixit le personnel.
En résumé
et pour faire brève:  hémorragie, retour
à l’hôpital pour 2 mois complet, avec une jolie septicémie post op. J’y ai fait
une embolie pulmonaire, mon foie et mon pancréas ont été touché… Tout cela pour
mon désir de grossesse…
A l’issue
des deux mois, j’avais une pompe à insuline, une prise de poids de 17 kg en
plus,  et l’interdiction de faire des
essais , tant que mon tout nouveau diabète n’avait pas été dompté.
En 2010,
on m’oriente en PMA à Toulouse, je rencontre « DIEU le père » dans une
clinique de la fertilité privée. Où on m’annonce, que mon obésité et mon
diabète et mes antecèdants , me sortent du rang des essais « fiv », me
sortent du rang des traitements ou tout acte médical lié à la fertilité: « trop de risques, vous n’aurez jamais d’enfants
naturellement « …
 Cette
phrase, cette petite phrase  je l’ai entendu de nombreuses fois, et la
dernière en juin 2011, à Pau « tournez vous
vers l’adoption car nous n’aurez jamais d’enfants » par un
« grand » spécialiste de Pau. J’ai fait plusieurs centres de PMA,
puisque nous avons déménagé pour le travail : Marseille, Toulouse, une clinique
privé spécialisée à Toulouse , à Pau,  vu
plusieurs « spécialistes »  de
grands médecins…
J’ai testé
beaucoup de traitements. Un peu comme un cobaye. Un peu de ci, un peu de ça.
On fait
cet examen, on recommence.
On
patiente, on attend, on subi…
ON ARRÊTE
TOUT…
En voulant
un enfant à tout prix, j’y ai laissé mon pancréas. Aujourd’hui, je suis
diabétique à vie.
En voulant
un enfant à tout prix, j’y ai laissé des plumes, avec des pleurs, du désespoir,
de l’amertume, du dégoût pour les gros ventres, de la fuite quand une amie
m’annonçait une grossesse.
Chaque pas
que l’on faisait nous éloignaient, un peu plus de la maternité ou de la
parentalité que l’on espérait. Petit à petit on se résignait, en se renseignant
sur l’adoption, sur la PMA à l’étranger et même sur la gestation pour autrui.
Je me
résignai à laisser mon mari, refaire sa vie, si je ne pouvais lui donner un
enfant… (ce qu’il a toujours refusé).
Je me
souviens encore de mon gynécologue de campagne au fin fond du Béarn, mon
« Super Gygy »  de 70 ans , comme je l’appelle. Qui lors de notre
premier rendez vous,  en octobre 2011,
m’a dit, voyant mon parcours douloureux, mon dossier,  et le 
compte rendu du dernier rendez vous de juin 2011 avec un confrère: 

 « on va reprendre par le début, « on sait faire ovuler les femmes, on va commencer petit. Vous faire
ovuler, et on verra ce que ça donne en janvier avec un traitement de
cheval »
Les bases:
c’était de faire une courbe de température, et de prendre du Clomid. Déjà pris,
déjà testé.
Je n’y
croyais pas. Même si pour la première fois en 8 ans, la courbe avait deux
plateaux bien distinct.  Même si après le
14 ème jour, la température restait haute. 
Je n’y croyais pas.
A la fin
du premier mois :   la prise de sang
était positive. « un petit taux à 56  » avait dit le laboratoire.
Un miracle
après 8 ans d’essais : J’étais enceinte. Je n’y croyais pas.
Ma
grossesse n’a pas été facile. Beaucoup d’hospitalisations en diabétologie (tous
les 15 jours) une MAP* avec hospitalisation en maternité de niveau3, une
césarienne.
Mais
j’avais mon fils dans les bras. Il était là.
8  mois plus tard après 4 cycles dont 2 sous traitement, j’étais
enceinte de mon second, toujours avec mon « super gygy », toujours avec
son petit traitement. Comme un pied de nez à la vie. Avec le même traitement,
le même suivi .
Cette
seconde grossesse n’a pas été simple non plus: 
une MAP dès 26 SA avec des contractions intensives, une autre
césarienne; de la néonat. Mais le jeu en valait la chandelle. Et je ne regrette
rien…
Le dernier « vous n’aurez jamais d’enfants  » de
juin 2011, résonne encore dans ma tête.
Au
finish,  tout le parcours des 8 ans précédant la naissance de mon Arthur,
s’est effacé dès que je l’ai eu dans mes bras. Et a été définitivement oublié,
le jour de la naissance de mon Adam …
Je n’y crois toujours pas : Je suis maman…

On m’a dit
que je ne pourrais » jamais » avoir d’enfant et pourtant, je suis
enceinte de ma troisième.
Alors,
j’ai posé des mots sur mes maux. Et si je n’avais qu’un seul conseil;

« il faut toujours garder
espoir… »

Clin d’oeil spécial à mes copinettes d’infortune: 

Ma Biscote qui a donné naissance au plus beau des petits ga, après plus de 3 ans d’essais.
Ma Cycy, qui après avoir passé les plus difficiles des épreuves , qu’une maman et qu’une femme puisse traverser. A eu un joli + …
Et ma Sandra qui a eu son appel. Celui du bonheur, celui du don d’ovocytes. Celui qui donne encore plus d’espoir, et qui dit bientôt je serai peut être maman…

* Ovaires
multipolykystiques
*Menace
d’accouchement prématuré

Mes
autres articles sur le thème de l’infertilité:

2 commentaires
  1. Isabelle dit

    Mmmmh que d'émotion à te lire !
    Bravo pour cet esprit positif, à cause de, et en dépit du parcours réalisé. C'est un chemin difficile, mais tu es sans doute devenue aussi une autre personne, une maman et une compagne unique.

  2. Unknown dit

    beaucoup d'émotion a te lire et grâce a toi j'ai pas perdu espoir et j'ai eu mon petit bonhomme même si j'ai encore du mal a y croire que je suis maman sa y est.
    Merci ma cécé.

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